Les monnaies libres : ni libres, ni monnaies « décroissanceS: "Ma critique générale porte en fait contre le mirage d’une facilitation de tout échange par les technologies de l’électronique (en référence au support) et du numérique (en référence au contenu) : une critique de la dématérialisation.
En amont je fonde cette analyse sur une critique plus générale de la technologie en tant que telle : je prétends qu’entre socialité et technicité le hiatus est inévitable[3]. Pire, dans cette course folle, l’accélération technologique distance imparablement toutes les « adaptations » sociales : les systèmes sociaux auront beau faire, ils arriveront toujours trop tard pour s’emparer des révolutions permanentes de la technique[4].
En aval, alors qu’il faudrait bien sûr analyser les dégâts que la technologie provoque autant dans le langage (échange de paroles) que dans les relations de parenté (non seulement la désintégration de la famille que la confusion entre privé et intimité)[5], je restreins ma critique aux seuls échanges économiques, et plus particulièrement à cette dernière tendance – en particulier dans les monnaies locales complémentaires (MLC) – de s’en remettre au numérique pour résoudre technologiquement des difficultés qui en réalité proviennent des enjeux politiques de ce qu’est une « monnaie »[6].
Dans cet effet de mode – autrement dit dans ce qui est bien la cause réelle de toute transformation dans le monde de la mode-rnité – la voie des « monnaies libres » est paradoxalement la plus cohérente : au moins, elle va jusqu’au bout d’une logique et de ce point de vue, son côté expérimental mérite attention. Cette « logique » menant selon moi imparablement à une impasse sociale, il n’en est pas moins logique que je prétende qu’en fait une « monnaie libre » n’est ni « libre », ni une « monnaie »."
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